Que faire s’il m’est impossible de consulter rapidement un allergologue?

En attente d'un rendez-vous avec un allergologue

Allergies Québec vous propose quelques pistes de solutions si vous ou votre petit êtes en attente d’un rendez-vous avec un allergologue.

Vous avez récemment senti votre gorge se serrer après avoir consommé des noix de Grenoble ?

Votre nourrisson a fortement réagi ce matin lorsque vous lui avez offert des œufs pour la première fois ?

Votre enfant s’est retrouvé couvert d’urticaire après avoir mangé des fruits de mer ?

Il s’agit peut-être d’une allergie alimentaire. Pour en avoir le cœur net, une consultation médicale auprès d’un allergologue s’impose. Malheureusement, les délais pour obtenir un rendez-vous sont parfois longs et la situation pandémique n’a rien pour faciliter les choses.

En attendant de voir un spécialiste, voici quelques réponses aux questions fréquemment posées au sujet des allergies alimentaires chez les petits et les grands.

1. Quels sont les facteurs de risque associés à l’apparition d’une allergie alimentaire ?

Il est impossible de savoir avec certitude qui développera des allergies alimentaires au cours de sa vie. On a néanmoins identifié des facteurs qui augmentent le risque d’une personne de devenir allergique. On parle, par exemple :

  • D’une histoire familiale d’atopie — un enfant aura un risque plus grand de développer une allergie si l’un de ses parents (ou les deux) vivent avec une ou plusieurs allergies alimentaires ou avec une autre condition allergique (p. ex., eczéma, asthme ou rhinite allergique).
  • De la présence d’une atopie chez l’individu lui-même (eczéma — surtout s’il est sévère, asthme, rhinite allergique ou allergie alimentaire connue).
  • Des facteurs environnementaux (p. ex. prise d’antibiotiques en début de vie, naissance par césarienne) — pourraient contribuer à réduire la diversité de la flore intestinale chez le nourrisson et ainsi constituer un risque pour le développement d’une allergie alimentaire.
  • D’autres facteurs chez l’adulte, par exemple un manque de vitamine D, une infection virale ou une exposition à la pollution atmosphérique.

Rappelons cependant que l’allergie alimentaire peut se développer chez les personnes qui ne présentent aucun facteur de risque identifiable.

À lire aussi – La marche atopique en survolQuels sont les facteurs qui influencent la marche atopique ? et Pourquoi développe-t-on des allergies alimentaires à l’âge adulte ?

2. Quels sont les symptômes à surveiller lors d’une réaction allergique ?

On définit l’allergie alimentaire comme une réaction exagérée du système immunitaire à une protéine alimentaire qui est généralement inoffensive pour la majorité des gens. On distingue deux types d’allergies alimentaires, soit les allergies induites par les IgE et les allergies non induites par les IgE. Notez que les symptômes de la réaction allergique peuvent varier selon le type d’allergie en cause.  

Les allergies induites par les IgE

Ce type d’allergie implique la production d’IgE (des molécules du système immunitaire) et entraîne, au contact d’une protéine allergène, une réaction légère ou sévère, menant dans certains cas à l’anaphylaxie*.

La réaction allergique peut se présenter par divers symptômes et toucher un ou plusieurs systèmes du corps, notamment la peau (p. ex., urticaire, démangeaisons, enflure, etc.), les voies respiratoires (p. ex., éternuements, toux persistante, etc.) ou encore le système digestif (p. ex., vomissements, diarrhées, etc.).  Il est impossible de prédire la sévérité d’une réaction allergique. Si vous croyez être allergique à un aliment , demeurez à l’affût des symptômes menant à l’anaphylaxie.

Chez le nourrisson, les principaux symptômes caractéristiques de l’allergie alimentaire induite par les IgE incluent les vomissements en jet et l’urticaire. Si vous soupçonnez une allergie alimentaire chez votre tout petit, sachez que les réactions peuvent être différentes de celles observées chez l’adulte. Il sera donc important de surveiller le bébé, surtout dans les heures suivant le boire ou le repas. Pour plus d’informations sur les symptômes de réaction chez les enfants, nous vous invitons à consulter notre page dédiée à la prise en charge des allergies chez les jeunes enfants.

*L’anaphylaxie, ou réaction anaphylactique, est une réaction allergique généralisée (touchant plusieurs systèmes ou organes) et souvent imprévisible qui peut conduire au décès en quelques minutes en l’absence d’une injection d’épinéphrine.

 Les allergies non induites par les IgE

Contrairement aux allergies induites par les IgE, ce type d’allergie n’est pas associé à la production d’anticorps et provoque des symptômes qui sont principalement digestifs (p. ex., sang dans les selles, diarrhée, constipation, douleurs abdominales, tortillements, etc.). Les manifestations de l’allergie non induite par les IgE apparaissent dans les heures ou les jours suivant l’ingestion de l’aliment.

Le syndrome de l’entérocolite induite par les allergies alimentaires (SEIPA) et la maladie cœliaque figurent parmi les allergies non induites par les IgE.

3. Puis-je continuer à introduire les aliments solides si je soupçonne une allergie chez mon enfant ?

Oui, vous pouvez continuer à introduire les aliments solides en omettant l’aliment qui semble poser problème, jusqu’à votre consultation médicale. Voici certaines des plus récentes recommandations de la Société canadienne de pédiatrie pour l’introduction des aliments chez le nourrisson :

  • Introduisez les aliments solides, incluant les allergènes comme l’arachide et l’œuf, vers l’âge de six mois, mais pas avant quatre mois.
  • Notez cependant que l’arachide et l’œuf devraient être introduits lorsque l’enfant tolère déjà quelques aliments de base comme des fruits, des légumes et des céréales.
    • Pour l’arachide, diluez le beurre d’arachide dans un peu d’eau ou mélangez-le avec d’autres ingrédients tolérés (p. ex. dans un smoothie ou une purée de fruits).
    • Pour l’œuf, offrez seulement la forme cuite, puisque cette forme est associée à un risque plus faible de réaction allergique.
  • Introduisez un aliment à la fois, idéalement en début de journée, ce qui vous permettra de surveiller l’apparition éventuelle d’une réaction allergique. Il n’est cependant pas recommandé d’attendre plus de deux à trois jours avant d’intégrer un autre aliment.
  • Si votre enfant tolère un aliment allergène, continuez de lui en offrir régulièrement, à raison de quelques fois par semaine, afin de lui permettre de maintenir sa tolérance. 
  • Si vous allaitez votre bébé, la pratique devrait être poursuivie le plus longtemps possible, soit au moins jusqu’à l’âge de deux ans, en raison de ses bienfaits immunologiques et développementaux.

À lire aussi – L’introduction des aliments allergènes chez le nourrisson

Pour vous aider à identifier l’aliment qui pourrait provoquer une réaction allergique chez votre petit, nous vous proposons ces outils :

4. Que faire en cas de réaction allergique ?

Avant toute chose, il importe de préciser qu’à ce jour, le seul traitement reconnu pour contrer les manifestations d’une réaction allergique sévère est l’auto-injecteur d’épinéphrine. Notez également que depuis janvier 2021, les pharmaciens du Québec peuvent le prescrire et l’administrer.

Voici quelques points à garder en tête si une réaction allergique se manifeste :

  • Si la réaction est légère (p. ex., un seul symptôme léger, incluant des vomissements en jet ou une urticaire légère, ou plusieurs symptômes dans un même système du corps) :
    • Cessez de manger l’aliment ou de le servir à votre enfant jusqu’à ce que vous en ayez discuté avec un médecin ou un allergologue (la consultation devrait se faire dès que possible).
    • Observez de près vos symptômes ou ceux votre enfant pour voir s’ils s’intensifient ou si d’autres manifestations s’ajoutent — n’oubliez pas qu’une réaction allergique peut évoluer rapidement.
  • Si un nouveau symptôme léger apparaît dans un autre système du corps, si la réaction est sévère, ou encore si vous ou votre enfant présentez des signes d’anaphylaxie (détresse respiratoire ou crise d’urticaire sur tout le corps), un traitement s’impose :
    • Si vous avez en main un auto-injecteur d’épinéphrine, injectez-le immédiatement, puis appelez le 9-1-1 (IMPORTANT : si votre enfant fait une réaction allergique et que vous avez seulement un auto-injecteur pour adulte, administrez-lui cette dose sans tarder).
    • Si vous n’avez pas accès à un auto-injecteur, appelez le 9-1-1, en prenant soin de mentionner à l’opérateur que vous n’avez pas d’auto-injecteur en votre possession.
  • Si vous jugez que les manifestations de la réaction allergique pourraient mettre en danger votre vie ou celle de votre enfant, et ce, peu importe le nombre de symptômes et leur sévérité, n’hésitez pas à composer le 9-1-1.

À lire aussi – L’auto-injecteur selon l’âge de l’enfant et Réaction allergique sévère : Qui peut intervenir ?

5. Comment puis-je éviter les réactions allergiques ?

La première étape pour éviter l’apparition d’une réaction allergique est d’identifier le ou les aliments à l’origine des symptômes. Pour ce faire, il vous faudra consulter un allergologue dès que possible afin d’établir un diagnostic. Votre médecin de famille pourra également vous diriger vers les ressources appropriées pour la gestion de vos allergies alimentaires ou celles de votre enfant (p. ex. nutritionniste, psychologue, etc.).

Dans le contexte actuel de la COVID-19, il pourrait s’avérer plus difficile d’obtenir un rendez-vous avec un allergologue. Si vous croyez avoir développé une allergie à un aliment ou si vous soupçonnez votre enfant d’être allergique, voici quelques pistes pour vous aider à faire des choix éclairés et sécuritaires en attendant de rencontrer un spécialiste :

6. Quelques ressources dans l’attente d’un diagnostic

Votre pharmacienLes pharmaciens du Québec peuvent maintenant prescrire et administrer de la médication.
 

Le site Internet d’Allergies Québec – Notre site Internet regorge d’informations sur divers aspects des allergies alimentaires.

La trousse d’Allergies Québec pour patients nouvellement diagnostiqués – Des fiches d’information à imprimer et garder à la portée de la main.

La ligne de soutien d’Allergies Québec – Une nutritionniste spécialisée en allergies alimentaires se fera un plaisir de vous assister et de répondre à vos questions portant sur les allergies alimentaires, et ce, gratuitement. Pour rejoindre la ligne de soutien, composez le 514 990-2575, poste 204.

La ligne Info-Santé (8-1-1) — Si vous cherchez une ressource spécialisée en allergies alimentaires ou voulez consulter un professionnel de la santé, une infirmière de la ligne Info-Santé vous dirigera vers une ressource appropriée de votre secteur.

Les instructions avant la consultation en allergologie

Par Katia Vermette, rédactrice agréée