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Syndrome d’entérocolite induite par les protéines alimentaires (SEIPA)

Syndrome d'entérocolite induite par les protéines alimentaires

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SEIPA : une forme d'allergie alimentaire parfois méconnue

Le SEIPA (FPIES en anglais) est une hypersensibilité alimentaire qui se caractérise, comme les autres formes d’allergies, par une réponse anormale du système immunitaire à l’ingestion d’un aliment donné. Le SEIPA se distingue d’autres allergies car la réaction se limite au tractus gastro-intestinal et n’atteint pas d’autres systèmes tels que la peau ou les voies respiratoires [1]. De plus, contrairement à l’allergie alimentaire classique (induite par les IgE), le SEIPA n’entraîne pas de réaction anaphylactique. On diagnostique le syndrome surtout chez les nourrissons, quoique de rares cas aient été rapportés chez des adultes [1].

Signes et symptômes 

Chez l’enfant affecté, le SEIPA se manifeste par une inflammation et une augmentation de la perméabilité de la muqueuse de l’intestin. 

On observera donc des symptômes caractéristiques comme :

  • des vomissements (de 1 à 4 heures après l’ingestion)
  • de la diarrhée (de 5 à 10 heures après l’ingestion)
  • un état de léthargie
  • un risque de déshydratation pouvant mener à un état de choc chez certains patients  [1]

Les manifestations apparaissent habituellement de manière retardée après l’ingestion de l’allergène responsable et s’estompent lorsqu’il est retiré de l’alimentation de l’enfant. 

Le SEIPA est parfois confondu avec la gastro-entérite, l’intoxication alimentaire ou encore avec des infections sévères entraînant un sepsis. 

Deux formes de SEIPA

Selon les symptômes et l’âge d’apparition, on distingue deux formes du SEIPA :

  • La forme chronique affecte principalement les nouveau-néset apparaît assez tôt, habituellement dans les premiers mois de vie. La majorité des cas se développent chez les bébés recevant des préparations commerciales pour nourrissons à base de lait de vache ou de soya, mais très rarement chez ceux qui sont allaités. Notons aussi qu’un SEIPA chronique non pris en charge peut mener à un retard de croissance chez le nourrisson.
  • La forme aiguë s’observe habituellement plus tard, lors de l’introduction des aliments solides, autour de l’âge de 6 mois. [3].  La réaction peut être provoquée par un ou plusieurs aliments, particulièrement le lait de vache, le soya, le riz, l’avoine, l’œuf, la volaille et certains légumes. Cette forme de SEIPA se déclenche à la première exposition ou après une période de tolérance.

La difficulté du diagnostic

Ce type d’allergie est difficile à diagnostiquer, non seulement à cause des symptômes non spécifiques qui le caractérisent, mais également le manque de connaissances de plusieurs médecins sur le sujet.  Bien que les aliments en cause correspondent aux premiers solides offerts aux enfants (ex. : céréales enrichies en fer), plusieurs d’entre eux ne sont pas considérés comme typiquement allergènes, ce qui retarde le diagnostic. De plus, il n’existe pas de tests diagnostiques fiables pour le SEIPA. C’est donc en partie grâce à l’historique médical que vous fournirez aux professionnels de la santé que ceux-ci pourront vous aider. Ainsi, une bonne surveillance de l’état de l’enfant, lors de l’introduction des solides, s’avère cruciale. 

N’hésitez pas à fournir le plus d’informations possible à votre professionnel de la santé, si vous croyez que votre enfant vit avec un SEIPA.

Parmi les professionnels qui peuvent poser le diagnostic de SEIPA, mentionnons : les allergologues, infirmières praticiennes spécialisées (IPS), pédiatres et omnipraticiens.

Notez que les nutritionnistes ne peuvent pas poser de diagnostic, elles constituent néanmoins une ressource indispensable lors de la prise en charge du SEIPA.

Témoignage

SEIPA : les défis du diagnostic

Caroline Veilleux est la maman d’une fillette aujourd’hui âgée de 17 mois qui vit avec un SEIPA relié à neuf aliments. Le diagnostic est tombé à l’âge de sept mois, alors que la petite présentait des symptômes depuis la naissance.

Outils pratiques

Comme mentionné plus haut, le diagnostic du SEIPA est basé sur l’histoire clinique du patient, sans recours aux tests d’allergies. Il peut ainsi être posé par différents professionnels de la santé, en plus des allergologues. 

Pour faciliter le diagnostic, tenez un journal lors des repas de votre enfant, en remplissant cet outil imprimable : Journal des bons repas 

Vous avez des questions sur le SEIPA ou sur un autre type d’allergie alimentaire? Communiquez avec notre ligne de soutien gratuite à nutritionniste@allergiesquebec.ca ou en composant le  1-800-990-2575 poste 204. 

Prise en charge

Le seul moyen de traiter le SEIPA est d‘éviter complètement le ou les aliments en cause. Ainsi, la lecture systématique de l’étiquetage nutritionnel des aliments est incontournable pour s’assurer de l’absence de l’allergène en cause. Si l’enfant fréquente une garderie, il est impératif de discuter avec les responsables pour les informer de sa condition médicale et confirmer les mesures à mettre en place.

Préparations commerciales pour nourrissons et allaitement

Pour les bébés qui ne sont pas allaités, les spécialistes recommandent des préparations commerciales pour nourrisson hautement hydrolysées ou à base d’acides aminés, afin de favoriser une résolution complète des symptômes.

Dans la plupart des cas de SEIPA aigu, la mère qui allaite n’a pas besoin d’éliminer de sa propre alimentation les aliments déclencheurs chez son bébé.

Évolution du SEIPA dans le temps

Dans la majorité des cas et lorsqu’il est pris en charge, le SEIPA n’entraîne aucune séquelle chez l’enfant. Le taux élevé de résolution spontanée du SEIPA, qui se produit souvent dans la petite enfance, représente l’évolution naturelle de la maladie. « Une vaste analyse du SEIPA pendant l’enfance a recensé un taux de résolution de 35 % à l’âge de deux ans, de 70 % à l’âge de trois ans et de 85 % à l’âge de cinq ans [6] »

Toutefois, le syndrome pourrait représenter un facteur de risque pour l’apparition de certaines maladies. Par exemple, on estime que 30 % des enfants présentant un SEIPA développeront une maladie atopique telle que l’eczéma ou l’asthme au cours de leur vie [1].

Réintroduction des aliments

Les aliments déjà tolérés ne devraient pas être éliminés de la diète de l’enfant. En ce qui concerne les aliments causant des réactions, leur réintroduction doit être faite sous supervision médicale en cas de réaction grave. Pour ce faire, des tests de provocation orale peuvent être pratiqués chaque année en présence d’un médecin pour déterminer le moment où la réintroduction des aliments sera sécuritaire [4].

Le SEIPA et le risque d’allergie induite par les IgE

On estime qu’entre 18 % et 30 % des personnes atteintes du SEIPA développeront avec le temps une allergie alimentaire classique induite par les IgE à l’aliment ayant provoqué au départ le syndrome [5]. Pour expliquer ces résultats, on a avancé l’hypothèse que l’inflammation caractéristique de l’intestin dans le cas d’un SEIPA entraînerait l’augmentation de la perméabilité de la muqueuse intestinale. De cette manière, les allergènes peuvent traverser la barrière intestinale, ce qui augmenterait le risque de sensibilisation

Prévalence

La prévalence du SEIPA n’est pas encore établie. Par contre, on note des différences dans sa fréquence d’apparition entre les pays où les habitudes alimentaires se distinguent (taux d’allaitement maternel, types de préparations commerciales pour nourrissons, moment d’introduction des aliments solides, etc.) [3].

Votre enfant a reçu un diagnostic de SEIPA?

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Faites appel à notre Programme de parrainage gratuit pour être mis en contact avec une personne qui a déjà vécu cette expérience et qui peut vous fournir un appui non médical.

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[1] Nowak-Wegrzyn A. Food protein-induced enterocolitis syndrome and allergic protocolitis. Allergy Asthma Proc. Mai-Juin 2015; 36(3) : 172-84.
[2] Mane S.K., & Bahna S.L., Clinical manifestations of food protein-induced enterocolitis syndrome. Curr Opin Allergy Clin Immunol. Juin 2014; 14(3) 217-21.
[3] Mehr S. et coll. Epidemiology of food protein-induced enterocolitis syndrome. Curr Opin Allergy Clin Immunol. Juin 2014; 14(3) : 208-16.
[4] Jarvinen K.M., Nowak-Wegrzyn A. Food protein-induced enterocolitis syndrome (FPIES): Current management strategies and review of the literature. J Allerg Clin Immunol : In Practice 2013;1:317-22.

[5] Feuille E. & Nowak-Wegrzyn A. Definition, etiology, and diagnosis of food protein-induced enterocolitis syndrome. Curr Opin Allergy Clin Immunol. Juin 2014; 14(3) : 222-8

[5]Ruffner MA, Ruymann K, Barni S, Cianferoni A, Brown-Whitehorn T, Spergel JM. Food protein-induced enterocolitis syndrome: Insights from review of a large referral population. J Allergy Clin Immunol Pract 2013;1(4):343–9.

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