Rendre sécuritaire l’environnement des élèves allergiques… une lettre à la fois !

élève allergique

Depuis juin dernier, des centaines de lettres témoignant de l’importance d’une standardisation des pratiques de prévention et de prise en charge de l’anaphylaxie dans les écoles du Québec ont été acheminées aux élus de la province. Pas moins de 138 députés — sur un total de 150 — ont à ce jour été contactés par des parents et des proches d’enfants allergiques, de même que par de nombreux professionnels et intervenants du milieu de la santé et de l’éducation. L’objectif : conscientiser les parlementaires au vide législatif actuel en matière de gestion des allergies dans le milieu scolaire. Il s’agit là d’une action parmi tant d’autres coordonnées par Allergies Québec pour faire changer les choses et protéger les jeunes allergiques.

Un manque criant d’uniformité dans la gestion des allergies alimentaires à l’école

Au Québec, la gestion des allergies alimentaires dans les écoles se fait au cas par cas. D’un centre de services scolaire à l’autre, les directives varient, tout comme la formation des intervenants du milieu dans la prévention et la prise en charge des allergies alimentaires. Les écoles fournissent des efforts pour protéger les élèves en fonction de leurs moyens, de leurs connaissances et des limites de leur milieu. Mais souvent, on croit à tort que bannir les allergènes est la solution. On s’arrête donc à cette politique, plutôt que de miser sur la sensibilisation et la formation.

Rien pour rassurer les parents d’enfants allergiques…

« En ce moment, il existe des lacunes importantes dans l’encadrement des enfants allergiques dans nos écoles, explique Anne-Marie Hamel, chef de contenu chez Allergies Québec. Cette situation peut non seulement mettre leur sécurité en péril, mais elle mine leur qualité de vie. Ces enfants et leurs familles vivent un stress continuel et se sentent laissés à eux-mêmes. »

Pour remédier à la situation et pour assurer un milieu scolaire sécuritaire pour tous, plusieurs proposent une standardisation des pratiques de prévention, de formation et de prise en charge des élèves allergiques dans les écoles du Québec. Celle-ci doit cependant passer par un encadrement législatif par la province.

Des parents inquiets et anxieux pour la sécurité de leur enfant allergique

Les parents dont les enfants vivent avec des allergies alimentaires sont plus que conscients qu’une réaction allergique grave, si elle n’est pas rapidement et correctement traitée, peut mener à la mort. Le fait que les recommandations existantes en matière d’allergies dans les écoles n’ont pas force de loi exacerbe l’inquiétude, voire l’anxiété de ces parents.

À lire aussi : Inquiétude et anxiété chez les parents d’enfants vivant avec des allergies alimentaires

Marie*, maman d’un enfant polyallergique, fait partie de ces nombreux parents préoccupés par le manque d’uniformité dans la prise en charge des allergies alimentaires en milieu scolaire. Dans la lettre envoyée à son député, elle témoigne de ses inquiétudes : « Chaque jour [que mon garçon] quitte pour l’école, je suis dans l’obligation de souhaiter que le destin [fera bien] les choses ».

À l’heure actuelle, la responsabilité d’informer et d’outiller les intervenants qui graviteront autour des enfants allergiques revient souvent aux parents. Et celle d’éviter les allergènes retombe trop fréquemment sur les épaules des élèves, parfois très jeunes, qui se retrouvent dans la délicate position de devoir déterminer si la nourriture ou l’environnement dans lequel ils se trouvent est sécuritaire. « La vie ou la mort d’un enfant [allergique] ne devrait JAMAIS reposer sur sa seule vigilance, comme c’est le cas actuellement », rappelle un parent dans sa lettre.

Des actions concrètes pour un encadrement standardisé en milieu scolaire

La campagne de lettres envoyées aux élus de la province s’inscrit dans une démarche beaucoup plus large pour sensibiliser les décideurs à l’absence d’encadrement de l’anaphylaxie dans les écoles. Voici, en ce sens, quelques actions auxquelles Allergies Québec a participé :

  • Le développement d’un Guide de bonnes pratiques axé sur la prévention des réactions allergiques à l’école. Ce guide est actuellement distribué dans l’ensemble de la province, mais n’a pas force de loi.
  • Le déploiement du Défi collation en mai 2022, qui consistait à faire parvenir à tous les députés de l’Assemblée nationale une boîte de collations contenant des allergènes et d’un napperon informatif pour les conscientiser à la réalité des élèves allergiques.
  • La création d’un guide pour les élus portant sur les enjeux liés au manque d’encadrement des élèves allergiques dans les écoles.

D’autres actions sont prévues au cours des prochains mois afin de promouvoir l’encadrement uniforme des élèves allergiques en milieu scolaire.

Les démarches d’Allergies Québec n’ont pas pour but d’éliminer les risques pour les élèves allergiques, puisque le risque zéro n’existe pas. Mais, assurément, elles permettront de limiter ce risque. Comme l’explique Mathieu* dans sa lettre, « des incidents continueront assurément de se produire : une personne allergique n’est jamais vraiment à l’abri, mais on peut s’assurer de faire de notre mieux pour que les enfants allergiques, leurs parents, et même les personnes allergiques en général se sentent le plus possible en sécurité et en confiance. » Et cela passe par la standardisation des pratiques en matière d’allergies alimentaires dans les écoles de la province.

À vous tous, merci pour votre implication !

Allergies Québec tient à remercier tous ceux et celles qui ont participé à la campagne de lettres envoyées aux élus. Votre contribution est essentielle pour assurer un environnement sécuritaire pour les 70 000 élèves allergiques du Québec. Si vous n’avez pas encore personnalisé et envoyé votre lettre au député de votre région, il est toujours temps de le faire.

Prendre part à la campagne et personnaliser votre lettre

À l’approche d’une nouvelle rentrée scolaire, contribuons à protéger les élèves allergiques, une lettre à la fois.

Katia Vermette, réd. a.

*Noms fictifs utilisés pour respecter l’anonymat des auteurs de lettres