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Connaissez-vous vraiment la réalité des personnes allergiques ? Testez vos connaissances !

réalité des personnes allergiques

Les allergies alimentaires font l’objet de nombreuses fausses croyances, dont plusieurs sont bien ancrés au sein de la population et nuisent considérablement au bien-être des personnes allergiques. Allergies Québec vous propose de tester vos connaissances sur le sujet. Pour chaque énoncé, déterminez s’il s’agit d’un mythe ou d’une réalité.

1. Les allergies alimentaires, ça n’existe pas.

Mythe.

Les allergies alimentaires existent véritablement et elles touchent un nombre significatif d’individus. On estime en effet qu’au moins 300 000 personnes au Québec vivraient avec des allergies alimentaires, soit 4 % de la population.

Les réactions allergiques sont causées par une grande variété d’aliments. Au Canada on a identifié plus de 160 aliments à l’orignine de ces réactions. Néanmoins, la majorité des allergies (90 %) seraient provoquées par les neuf allergènes déclarés prioritaires au pays, c’est-à-dire les arachides, le blé (ou triticale), le lait de vache, la moutarde, les œufs, les poissons, crustacés et mollusques, le sésame et le soya.

2. Une personne allergique peut se permettre de manger un aliment contenant ses allergènes. Au pire, elle aura mal au ventre.

Mythe.

Les manifestations d’une réaction allergique sont loin de se limiter à des douleurs au ventre. Les symptômes apparaissent dans les minutes suivant l’ingestion de l’aliment et sont imprévisibles, tant par leur manifestation que leur sévérité.

Certains symptômes peuvent être légers et inclure par exemple des éternuements, de la nausée ainsi que des démangeaisons du nez, des yeux et de la peau. Ils peuvent cependant être sévères et progresser rapidement vers une anaphylaxie. Dans ce cas, ils affectent souvent plusieurs systèmes du corps (cutané, respiratoire, digestif, etc.) et se manifestent par un essoufflement, des étourdissements, une urticaire, un serrement de la gorge, de la difficulté à respirer, une enflure de la langue et des vomissements à répétition. Sans traitement*, la réaction allergique peut entraîner la mort.

*L’épinéphrine constitue le seul traitement efficace pour contrer l’anaphylaxie.

3. Une personne allergique peut se permettre de manger un aliment contenant ses allergènes si elle a sur elle son auto-injecteur d’épinéphrine.

Mythe.

Les personnes allergiques entendent fréquemment que si elles portent sur elles leur auto-injecteur d’épinéphrine, elles pourront consommer sans souci des plats contenant l’aliment auquel elles sont allergiques… elles n’auront qu’à se l’administrer si une réaction survient. Or, les personnes allergiques ne peuvent pas laisser les choses au hasard. Pourquoi ?

D’abord, il n’existe qu’un seul traitement efficace pour contrer les réactions allergiques sévères et l’anaphylaxie : l’épinéphrine. Ce médicament permet de stopper la réaction, mais il doit être administré le plus rapidement possible après l’apparition des premiers symptômes d’une réaction anaphylactique pour limiter le risque de décès.

Ensuite, l’administration de plus d’une dose d’épinéphrine est parfois inévitable pour traiter adéquatement la réaction allergique. D’ailleurs, plus l’injection d’épinéphrine est retardée, plus on augmente le risque de réaction biphasique, c’est-à-dire le déclenchement d’une seconde réaction dans les 4 à 8 heures qui suivent la première, sans que l’allergène ait été consommé à nouveau.

Finalement, il est à noter qu’une réaction allergique sévère nécessitera le transport immédiat de la personne à l’hôpital afin de surveiller son état de santé et de lui donner les soins nécessaires si une réaction de rebond survient.

Pour toutes ces raisons, l’individu allergique doit prendre les précautions nécessaires pour éviter de consommer les aliments auquels il est allergique. Le recours à l’auto-injecteur d’épinéphrine ne peut donc pas être pris à la légère.

4. Si une personne allergique n’a pas d’auto-injecteur d’épinéphrine, elle n’a pas de vraies allergies alimentaires.

Mythe. 

Saviez-vous qu’il existe différents types d’allergies alimentaires et que toutes ne nécessitent pas l’administration d’épinéphrine ?

Les allergies alimentaires induites par les IgE* sont les plus fréquentes. Elles se caractérisent par une apparition très rapide des symptômes, soit dans les minutes ou dans les heures qui suivent l’ingestion de l’allergène, et font intervenir simultanément plusieurs systèmes du corps (digestif, cutané, respiratoire, etc.). Les allergies alimentaires pour lesquelles un auto-injecteur d’épinéphrine a été prescrit sont parmi les allergies  induites par les IgE. Les réactions allergiques qui en résultent peuvent être fatales, lorsque cette médication n’est pas administrée à temps.

Les allergies alimentaires non induites par les IgE se développent de leur côté dans les heures ou les jours qui suivent l’ingestion de l’aliment problématique. Elles font aussi intervenir le système immunitaire, mais se manifestent le plus souvent par des symptômes digestifs (vomissements en jet, diarrhées persistantes et parfois sanguinolentes, etc.). Le syndrome de l’entérocolite induite par les protéines alimentaires (SEIPA) et la proctocolite allergique en sont des exemples. Puisque ce type d’allergie n’implique pas directement les IgE, l’administration d’épinéphrine n’est pas nécessaire pour traiter les réactions qui en découlent.

Notez cependant que dans les deux cas, l’évitement strict des allergènes permettra de prévenir les réactions.  

*Les IgE, ou immunoglobulines E, correspondent à un type d’anticorps fabriqués par le système immunitaire.

5. La personne allergique peut réagir au contact de traces de ses allergènes dans un aliment.

Réalité.

On appelle « seuil de tolérance » la plus petite quantité d’un allergène capable d’entraîner une réaction allergique. Bien que ces seuils ne soient pas connus avec précision, on sait que la présence des traces d’un allergène, même non visibles, peut suffire à provoquer une réaction sévère chez la personne allergique. Une étude a par exemple démontré que la consommation de l’équivalent d’un grain de sucre d’arachide pouvait déclencher une anaphylaxie chez certains individus.

6. Si une personne allergique n’a jamais fait de réaction anaphylactique, elle n’en fera jamais.

Mythe.

Lorsqu’il est question d’allergies alimentaires, on ne peut pas prédire la sévérité d’une réaction. Celle-ci peut ainsi varier selon l’allergène en cause et l’âge d’une personne, mais également d’un individu à l’autre ou d’une réaction à l’autre chez une même personne. La présence de cofacteurs comme l’activité physique, la prise de certains médicaments et la fatigue peuvent aussi influencer la sévérité d’une réaction.

Dans ce contexte, même si une personne allergique n’a jamais fait de réaction sévère, mieux vaut prendre les précautions nécessaires pour limiter le risque… en tout temps !

7. J’ai mal au ventre quand je bois du lait. Je suis donc allergique aux produits laitiers.

Mythe.

De nombreuses personnes ayant de la difficulté à digérer un aliment se disent allergiques alors qu’elles ne le sont pas. Comme plusieurs, elles confondent allergie et intolérance alimentaires.

L’intolérance alimentaire se caractérise par une incapacité du système digestif à digérer un aliment ou l’un de ses ingrédients, par exemple le lactose dans les produits laitiers, les édulcorants dans les boissons gazeuses diète, le fructose dans le miel. Dans la plupart des cas, les manifestations de l’intolérance alimentaire se limiteront à des symptômes digestifs désagréables, mais qui ne menacent pas la vie de l’individu (douleurs abdominales, diarrhée, ballonnements, nausée, etc.).

De son côté, l’allergie alimentaire implique le système immunitaire. Plus précisément, l’allergie consiste en une réaction excessive du système immunitaire au contact d’une protéine allergène, alors que celle-ci est normalement inoffensive pour la majorité des gens. La réaction allergique peut entraîner des symptômes graves (difficulté à respirer, urticaire, enflure du visage et de la gorge, etc.) mener à une anaphylaxie et ainsi mettre la vie de la personne en danger.

8. Un aliment sans lactose est nécessairement sans produits laitiers.

Mythe.

Une réaction allergique survient au contact de certaines protéines allergènes dans un aliment. Or, le lactose est un sucre – et non une protéine – retrouvé naturellement dans le lait. Ainsi, peu importe s’il contient ou non du lactose, le lait conservera son potentiel allergène.

La mention « sans lactose » sur un produit laitier n’indique pas qu’il est sécuritaire pour une personne allergique au lait de vache. Les aliments sans lactose permettent cependant aux individus qui présentent une intolérance au lactose de consommer des produits laitiers sans désagréments.

Les êtres humains ont normalement dans leur système digestif une enzyme appelée « lactase » dont le rôle consiste à briser le lactose en deux nouvelles molécules de sucre pour favoriser sa digestion. Or, certaines personnes n’ont pas suffisamment – ou pas du tout – de lactase dans leur système digestif. Lorsqu’elles boivent du lait ou mangent du fromage ou du yogourt, le lactose passe donc dans le système digestif sans être digéré, provoquant ainsi des ballonnements, des nausées et de la diarrhée.

Avez-vous classé correctement tous les énoncés dans la bonne catégorie (mythe ou réalité) ?

Voici quelques pistes de réflexion :

  • Rappelez-vous que les allergies alimentaires ne sont ni un caprice ni un choix. Ceux et celles qui doivent composer avec cette réalité font face à un stress quotidien. Plusieurs vivent de l’anxiété qui peut éventuellement affecter leur santé mentale et mener à de l’isolement.
  • Laissez tomber vos croyances concernant les allergies alimentaires et posez des questions ! La personne allergique (ou son parent) est la mieux placée pour vous informer sur sa condition, sur les allergènes qu’elle doit éviter et les aliments qui sont sécuritaires pour elle, et sur la marche à suivre en cas de réaction.
  • Portez une attention particulière à ce que vous dites à une personne allergique. Certains propos, même s’ils ne se veulent pas méchants, peuvent créer des malaises ou des frustrations chez l’autre. Certaines affirmations sont d’ailleurs carrément à éviter.

Et pourquoi ne pas profiter de cette lecture pour partager l’article avec votre entourage ? Plus les gens seront informés et sensibilisés sur la réalité des allergies alimentaires, plus nous réussirons à réfuter les fausses croyances sur le sujet !