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L’allergie alimentaire : une maladie psychosomatique ?

allergies psychosomatiques

Certaines personnes croient que l’allergie alimentaire est une maladie psychosomatique. Pourtant, la condition est bien réelle.

« Les allergies alimentaires, c’est dans ta tête ! »

« Manges-en juste un petit peu, ça ne peut pas être si grave ! »

« Si tu n’avais pas su que le plat contenait ton allergène, tu n’aurais pas réagi ! »

Vous avez déjà entendu ces commentaires ? Malheureusement, certaines personnes croient, encore aujourd’hui, que les allergies alimentaires ne sont pas graves ou, encore pire, qu’elles ne sont pas réelles. Pourtant, même si certaines manifestations de l’allergie sont parfois confondues avec celles d’une maladie psychosomatique, la condition est bien réelle.

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Qu’est-ce qu’une maladie psychosomatique ?

La maladie psychosomatique se caractérise par l’apparition de symptômes physiques réels qui ne sont pas causés par une condition médicale, mais bien par l’anxiété et le stress vécus par un individu. En d’autres mots, les émotions prennent le dessus et provoquent de véritables malaises physiques chez la personne.

Les symptômes psychosomatiques incluent les maux de ventre ou les nausées qui apparaissent par exemple à l’approche d’une présentation orale, ou encore des maux de tête qui se manifestent après une journée stressante. Il pourrait également s’agir de brûlements d’estomac, de vomissements, de maux de dos ou de douleurs musculaires découlant d’un état de stress ou d’anxiété.

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L’allergie alimentaire : une maladie psychosomatique ou réelle ?

Lorsqu’une personne allergique entre en contact avec un allergène, la réaction qui s’ensuit peut se manifester de différentes manières : nausées, vomissements, démangeaisons, toux, difficultés respiratoires, étourdissements, enflure du visage et de la gorge, parmi d’autres. L’intensité des symptômes peut varier d’une personne à l’autre, et même d’une réaction à l’autre chez une même personne. Dans les cas les plus sévères, un choc anaphylactique peut éventuellement être fatal.

Considérant la sévérité potentielle de l’allergie alimentaire, pourquoi certaines personnes croient-elles toujours qu’il s’agit d’une maladie psychosomatique ?

« Ce que les gens voient, ce sont les manifestations de l’anxiété liée aux allergies alimentaires, explique Dre Rachel Boisjoli, psychologue. Parfois, ces manifestations dépassent le réel problème et on a de la difficulté à y croire. Mais ça ne veut pas dire que le problème n’est pas là et que l’allergie alimentaire ne doit pas être prise au sérieux. »

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Il est vrai que certaines manifestations de l’allergie (par ex. : maux de ventre, nausées, vomissements, maux de tête, exacerbation de l’eczéma, impression d’étouffer) partagent des similarités avec les symptômes psychosomatiques. Malgré tout, cette similarité ne permet aucunement de conclure que l’allergie alimentaire est une maladie psychosomatique. En effet, les symptômes sévères d’une allergie peuvent difficilement être provoqués par le stress ou l’anxiété.  « Une personne allergique ne peut pas, par exemple, faire enfler sa gorge pour bloquer ses voies respiratoires, même avec une anxiété sévère, souligne Dre Boisjoli. Même chose pour l’apparition soudaine d’une urticaire. »

Informer pour mieux sensibiliser

Selon Dre Boisjoli, la croyance voulant que l’allergie alimentaire soit une maladie psychosomatique découle d’un manque d’information et d’éducation sur le sujet. « C’est un peu le même genre de scepticisme qui perdure dans la tête des gens que celui entourant la dépression », note la psychologue.

Voici quelques astuces qui vous aideront à communiquer efficacement avec votre entourage afin de les informer sur la réalité et le sérieux des allergies alimentaires.

  • Utilisez des termes simples pour expliquer les allergies alimentaires.
  • Dans vos explications, utilisez des exemples concrets faisant référence à votre propre situation en tant que personne vivant avec des allergies alimentaires ou parent d’un enfant allergique. Par exemple : « Je suis moi-même allergique aux œufs. Si je mange un aliment qui contient des œufs, je pourrais avoir une réaction allergique grave, me retrouver à l’hôpital et même en mourir. »
  • Donnez des exemples concrets de symptômes qui pourraient se manifester si vous ou votre enfant aviez une réaction allergique.
  • Évitez de confronter une personne sceptique face aux allergies alimentaires en lui laissant croire qu’elle n’y connaît rien. Restez calme et privilégiez les faits plutôt que les émotions.
  • Déboulonnez le mythe voulant que « manger juste un peu d’un allergène n’est pas grave ». Pour ce faire, pourquoi ne pas expliquer que des traces d’un allergène peuvent provoquer chez vous une réaction allergique ? Au besoin, abordez les études de désensibilisation qui sont en cours à travers le monde. Expliquez que ces études sont menées dans un environnement extrêmement contrôlé et sous supervision médicale. Précisez que, lors de ces études, les personnes sont exposées à des doses graduelles d’allergènes et non à « une bouchée » prise à la maison après le conseil d’un proche.

Aujourd’hui, de plus en plus de gens sont sensibilisés à la réalité des allergies alimentaires. Contribuez, vous aussi, à faire connaître cette condition en informant votre entourage sur votre réalité !

Pour rejoindre la ligne de soutien d’Allergies Québec, composez le 514 990-2575, poste 204.