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Choisir des aliments locaux : un enjeu pour les personnes allergiques ?

contexte économique et allergies

Consultez notre petit guide pratique pour les personnes vivant avec des allergies alimentaires qui désirent soutenir les producteurs locaux.

De plus en plus sensibilisés à une réalité commerciale en évolution, de nombreux consommateurs se tournent aujourd’hui vers des produits locaux pour soutenir  l’économie d’ici et réduire leur dépendance aux importations américaines. Pour vous aider à y voir plus clair, Allergies Québec vous propose un petit guide pratique pour appuyer les producteurs québécois et canadiens.

L’importance de bien comprendre l’étiquetage

Repérer le ou les aliments allergènes dans le but d’éviter un contact qui provoquerait une réaction allergique grave fait partie des bonnes pratiques à adopter à la suite d’un diagnostic d’allergies alimentaires. Ainsi, pour les personnes allergiques, la lecture de la liste d’ingrédients des produits à l’épicerie fait partie du quotidien.

Identifier et comprendre la provenance des aliments représente une sécurité supplémentaire en matière de traçabilité et de sécurité alimentaire. Mais lorsque vient le temps de connaître la provenance d’un aliment ou des ingrédients qu’il contient, l’étiquetage alimentaire peut parfois s’avérer trompeur, du moins imprécis. Voici quelques astuces pour vous aider à faire des choix alimentaires sécuritaires et éclairés.

  1. Cherchez les mentions « Produits du Canada » et « Fabriqué au Canada »

Ces deux mentions, autorisées par le gouvernement du Canada, vous indiquent que l’aliment est fait d’ingrédients canadiens ou fabriqué au pays :

  • « Produit du Canada »: cette mention vous indique qu’au moins 98 % des ingrédients sont d’origine canadienne, mais aussi que le processus de transformation et la main-d’œuvre requise pour sa fabrication sont canadiens. Notons que cette mention exclut l’emballage du produit, qui peut provenir ou non de l’extérieur du pays.
  • « Fabriqué au Canada »: cette mention peut être ajoutée à l’étiquette d’un aliment lorsque sa dernière transformation, c’est-à-dire une transformation qui permet d’en faire un nouveau produit alimentaire, a été faite au Canada.  

Notons que certaines marques transforment des produits importés dans des usines situées au Canada. Sachez cependant que, si le produit arbore la mention « Fabriqué au Canada », celle-ci doit être accompagnée d’une note précisant l’origine des ingrédients utilisés. Le consommateur peut donc ainsi savoir si le produit en question est fabriqué uniquement à partir d’ingrédients importés ou à partir d’ingrédients importés et canadiens.

  1. Repérez les logos « Aliments du Québec » et « Aliments préparés au Québec »

Depuis 1996, l’organisme sans but lucratif Aliments du Québec fait la promotion des entreprises bioalimentaires québécoises en validant la provenance locale des aliments qu’il vérifie. Les produits vérifiés par l’organisme peuvent dès lors afficher l’une des deux marques de certifications suivantes :

  • « Aliment du Québec »: ces produits sont entièrement québécois ou composés d’au moins 85 % d’ingrédients d’origine québécoise. La transformation et l’emballage de ces produits sont également réalisés au Québec.
  • « Aliment préparé au Québec »: ces produits sont transformés et emballés au Québec, mais ils peuvent être composés d’ingrédients  

Rappelons que, peu importe si l’aliment présente ou non les logos d’Aliments du Québec ou les mentions autorisées par le gouvernement du Canada, une lecture attentive des étiquettes est nécessaire pour choisir des produits adaptés aux besoins des personnes allergiques et exempts de leurs allergènes.

  1. Prenez connaissance de notre petit guide des aliments locaux

Dans les allées d’épicerie, vous ne savez pas quels aliments proviennent du Québec ou du Canada, et lesquels y sont fabriqués? Voici un guide pour vous aider à vous y retrouver. 

Fruits et légumes locaux : un choix abondant et local

Au Québec, la production et la disponibilité des fruits et des légumes locaux varient en fonction des saisons. Voici un aperçu des variétés cultivées au Québec, selon la saison.

Légumes disponibles en été :

Durant l’été, le climat québécois permet la culture en champ d’une grande variété de fruits et de légumes :

  • Légumes-feuilles: laitues, épinards, bette à carde, roquette, chou frisé (kale)
  • Légumes-fruits: tomates, poivrons, concombres, courgettes, aubergines
  • Légumineuses: gourganes, pois cassés, pois chiches, lentilles
  • Légumes racines: carottes, betteraves, radis, navets, pommes de terre
  • Cucurbitacées: courges d’été, citrouilles, melons
  • Fruits : fraises, framboises, bleuets, camerises, poires, pommes, rhubarbe, canneberges, gadelles, groseilles, cerises de terre
  • Autres légumes: maïs sucré, oignons, ail, brocoli, chou-fleur, choux de Bruxelles, asperges, haricots verts

Légumes disponibles en hiver :

Pendant l’hiver, l’accès aux fruits et légumes frais et locaux repose sur la culture en serre et sur la conservation de certaines variétés cultivées pendant l’été.

Voici quelques-uns des légumes et des fruits cultivés en serre et disponibles durant la saison hivernale :

  • Tomates
  • Concombres
  • Laitues et pousses
  • Poivrons (en quantité plus limitée)
  • Fraises (certaines productions en serre)
  • Fines herbes (basilic, coriandre, persil, etc.)

Certains fruits et légumes du Québec, dont les légumes racines, peuvent être conservés pendant plusieurs mois en entrepôt et peuvent ainsi être vendus durant tout l’hiver :

  • Pommes de terre (le Québec est autosuffisant)
  • Carottes
  • Betteraves
  • Oignons
  • Choux (chou vert, chou rouge, chou de Savoie)
  • Rutabagas
  • Navets
  • Pommes

 que, bien que le Québec soit un grand producteur de pommes, les pommes américaines occupent toujours une part importante du marché ? Pour vous assurer d’acheter des pommes d’ici, repérez le logo « Pommes qualité Québec », qui vous garantit que le fruit a été inspecté et qu’il provient bel et bien d’une production locale.

Produits surgelés et en conserve : une solution alternative pratique et économique

En hiver, même si le choix de fruits et de légumes cultivés au Québec diminue, il demeure possible de privilégier des produits locaux. Les produits surgelés et en conserve constituent une option intéressante pour consommer des fruits et légumes canadiens à longueur d’année. Des marques comme Arctic Gardens et Aylmer proposent des produits locaux à prix compétitifs.

Œufs et volaille : une offre majoritairement canadienne

Grâce au système de gestion de l’offre, la production d’œufs et de volaille au Canada est régulée pour répondre à la demande locale. Cela garantit que la majorité des œufs et du poulet vendus proviennent de producteurs canadiens.

Pour identifier les œufs canadiens, recherchez la marque AQO®, qui certifie que l’aliment est frais, de haute qualité et provient d’un producteur du Canada.

Les produits laitiers : le repère de la vache bleue

Le logo de la vache bleue (ou « Lait 100 % canadien ») est un gage de provenance canadienne pour les produits laitiers. Puisque le Canada ne requiert pas d’étiquetage obligatoire du pays d’origine pour ces produits, ce logo devient un indicateur essentiel pour ceux qui souhaitent s’assurer d’un lait 100 % canadien.

Le logo « Fromage d’ici » indique également que le lait et les ingrédients utilisés dans la fabrication du produit laitier proviennent du Canada.

Pains et céréales : vigilance dans le choix des marques

Au rayon des céréales et du pain, la provenance des ingrédients et du produit sont souvent difficiles à déchiffrer. Pour vous aider, recherchez les logos d’Aliments du Québec et des mentions autorisées par le gouvernement du Canada (voir plus haut). En cas de doute, contactez le fabricant.

Porc et bœuf : bien lire les certifications

Le Québec produit une grande quantité de porc et de bœuf. Mais attention : certaines viandes libellées « Canada AAA » ne proviennent pas du pays. Elles pourraient n’avoir été que transformées ici, mais importées d’ailleurs.

Pour vous assurer d’acheter de la viande locale, recherchez les mentions « Bœuf Québec » ou « Porc du Québec ». En cas de doute, n’hésitez pas à poser des questions au boucher ou au responsable du comptoir de viande de votre épicerie.

Revenir aux sources

L’augmentation du prix des aliments dans les dernières années entraîne des répercussions sur les ménages du Québec, et particulièrement sur les personnes allergiques, qui doivent aussi composer avec la difficulté supplémentaire de trouver des aliments exempts de leurs allergènes. Le contexte économique instable dans lequel se trouve le pays pourrait donc être l’occasion, pour les personnes vivant avec des allergies alimentaires, de revenir aux sources en cuisinant davantage les aliments de base (fruits, légumes, viandes, etc.), dont la provenance est souvent bien indiquée dans les épiceries.

À lire aussi : 5 astuces pour composer avec les allergies alimentaires malgré l’inflation

Adhérer au mouvement d’économie local, un pas à la fois

Si vous envisagez de changer vos habitudes de consommation et d’acheter plus d’aliments locaux, mieux vaut y aller graduellement. Voici quelques astuces pour bien vous préparer :

  • Fixez-vous un objectif. Voici quelques questions à vous poser pour vous aider à déterminer votre objectif :
    • Voulez-vous acheter uniquement des aliments locaux dès maintenant ou plutôt réduire graduellement l’achat d’aliments importés ?
    • Trouvez-vous important de privilégier des aliments fabriqués entièrement au Canada à partir d’ingrédients d’ici ?
    • Êtes-vous ouvert à l’idée d’acheter des aliments faits d’ingrédients importés, mais transformés au Canada ou au Québec ?
  • Familiarisez-vous avec les logos, mentions et appellations qui confirment la provenance québécoise ou canadienne des aliments.
  • Effectuez vos recherches sur la provenance des aliments que vous achetez régulièrement avant de vous rendre à l’épicerie. Analysez les emballages des produits que vous avez déjà à la maison pour y repérer les logos, mentions et appellations des aliments québécois et canadiens. Visitez le site Internet des fabricants. Vous y trouverez peut-être des informations pertinentes sur la provenance des ingrédients contenus dans leurs produits. Pensez aussi à contacter les fabricants pour avoir l’heure juste.

Des applications pour connaître la provenance des aliments

Savez-vous qu’il existe des applications pour vous aider à déterminer la provenance des produits alimentaires que vous envisagez d’acheter ? C’est le cas de l’application OpenFoodFact, disponible sur iPhone et Google Play, qui permettrait aussi de régler des alertes pour certains allergènes alimentaires. Vous n’avez qu’à la télécharger sur votre téléphone cellulaire pour ensuite balayer le code à barres des produits en épicerie. Attention : cette application pourrait ne pas être entièrement fiable. Elle vous permettra cependant d’entamer vos recherches efficacement !

 

Somme toute, lire attentivement les étiquettes et s’informer sur l’origine des produits alimentaires demeure la meilleure façon de faire des choix alimentaires éclairés dans un contexte économique incertain. En fin de compte, en adoptant ces bonnes pratiques, chaque consommateur peut contribuer à une chaîne alimentaire plus transparente, mieux adaptée aux besoins des personnes allergiques et davantage ancrée dans la réalité québécoise.

Références

[1]       Société canadienne de pédiatrie. (17 décembre 2021). Document de principe – L’exposition aux aliments et la prévention des allergies chez le nourrisson à haut risque. https://cps.ca/fr/documents/position/lexposition-aux-aliments-et-la-prevention-des-allergies  

 

[2]       Abrams, E. M., Ben-Shoshan, M., Protudjer, J. L. P., Lavine, E. et Chan, E. S. (2023). Early introduction is not enough: CSACI statement on the importance of ongoing regular ingestion as a means of food allergy prevention. Allergy, Asthma & Clinical Immunology, 19, 63. https://doi.org/10.1186/s13223-023-00814-2

 

[3]       Soriano, V. X., Peters, R. L., Moreno-Betancur, M., Ponsonby, A. L., Gell, G., Odoi, A., Perrett, K. P., Tang, M. L. K., Gurrin, L. C., Allen, K. J., Dharmage, S. C. et Koplin, J. J. (2022). Association between earlier introduction of peanut and prevalence of peanut allergy in infants in Australia. JAMA, 328(1), 48–56. https://doi.org/10.1001/jama.2022.9224   

 

[4]       Du Toit, G., Roberts, G., Sayre, P. H., Bahnson, H. T., Radulovic, S., Santos, A. F., Brough, H. A., Phippard, D., Basting, M., Feeney, M., Turcanu, V., Sever, M. L., Gomez Lorenzo, M., Plaut, M., Lack, G. et LEAP Study Team (2015). Randomized trial of peanut consumption in infants at risk for peanut allergy. The New England Journal of Medicine, 372(9), 803–813. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1414850

 

[5]       Lachover-Roth, I., Cohen-Engler, A., Furman, Y., Shachar, I., Rosman, Y., Meir-Shafrir, K., Mozer-Mandel, M., Farladansky-Gershnabel, S., Biron-Shental, T., Mandel, M. et Confino-Cohen, R. (2023). Early, continuing exposure to cow’s milk formula and cow’s milk allergy: The COMEET study, a single center, prospective interventional study. Annals of allergy, asthma & immunology : official publication of the American College of Allergy, Asthma, & Immunology130(2), 233–239.e4. https://doi.org/10.1016/j.anai.2022.10.013

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