6 faits intéressants sur votre flore intestinale!

La flore intestinale constitue l’ensemble des micro-organismes retrouvés à l’intérieur de notre tube digestif. La plupart de ces êtres vivants sont des bactéries dont la présence dans le corps est soit sans danger, soit bénéfique pour nous, nobles humains. Vous croyez être maître de votre corps? Vous vous trompez!

1. La flore intestinale forme un écosystème en soi! Elle se compose de plus de 100 000 milliards de bactéries de plus de 1 000 espèces différentes(I). C’est dix fois plus de bactéries que le nombre de cellules que contient notre corps. Fait intéressant : nos bactéries intestinales pèsent environ 2 kg, soit plus que le poids de notre cerveau qui est de 1,3 kg à 1,4 kg selon que l’on est une femme ou un homme.

2. La flore intestinale assure plusieurs fonctions dans l’organisme. Premièrement, les bactéries retrouvées dans notre intestin favorisent la digestion en dégradant des glucides non digestibles, en permettant l’absorption de nutriments et en participant à la fabrication des vitamines B et K. De plus, certaines espèces bactériennes présentes dans notre intestin ont la capacité de sécréter des substances antimicrobiennes qui protègent contre les pathogènes. Finalement, notre flore intestinale stimule nos défenses immunitaires.

3. La flore intestinale se développe au cours des trois premières années de vie d’un individu. Le mode d’accouchement, le fait d’allaiter ou non son bébé, l’environnement dans lequel baigne le poupon et la diversification alimentaire sont tous des facteurs qui peuvent influencer la diversification de notre flore intestinale. Il est aussi intéressant de noter que la composition de notre flore, c’est-à-dire les espèces qu’on y retrouve, demeurera généralement stable tout au long de notre vie.

4. La composition de la flore intestinale est unique à chaque individu. À l’instar des empreintes digitales, chacun d’entre nous a une flore intestinale qui lui est propre. Les chercheurs ont cependant remarqué que, comme pour les groupes sanguins, la population pouvait être classée en trois groupes selon l’identité des espèces bactériennes composant la flore. C’est ce que l’on appelle les entérotypes.

5. L’évolution de l’hygiène, la modification de l’alimentation et l’utilisation plus fréquente des antibiotiques au cours des dernières décennies pourraient avoir induit un déséquilibre de notre flore intestinale en réduisant sa diversité.On fait ainsi référence à l’hypothèse hygiénique, décrite pour la première fois par David Strachan en 1989(II). Cette hypothèse a été associée à l’augmentation du nombre de cas d’allergies alimentaires dans les pays industrialisés.

6. Un déséquilibre de la flore intestinale serait associé au développement de nombreuses maladies, la plupart chroniques. Parmi ces maladies, notons l’obésité et le diabète, mais aussi les allergies alimentaires(III). Par exemple, certains auteurs ont suggéré une association entre la modification de la composition de la flore et l’augmentation de la perméabilité de l’intestin (IV). Dans cette situation, le passage des allergènes alimentaires vers la circulation sanguine est facilité, ce qui favorise le phénomène de sensibilisation et donc le développement des allergies alimentaires.
Parce qu’elle est impliquée dans une multitude de fonctions dans l’organisme, certains scientifiques parlent de la flore intestinale comme étant notre deuxième cerveau. Et la recherche sur le sujet ne fait que commencer!

Références
(I) Institut Rosell Lallemand. La flore intestinale. http://www.institut-rosell-lallemand.com/page.php?idPage=25&idLangue=1 (consulté le 5 novembre 2014).

(II) Strachan DP. Hay fever, hygiene, and household size. BMJ, 18 novembre 1989, 299(6710):1259-1260.

(III) Poulain C. Microbiote intestinal : nouvel organe au potentiel extraordinaire. INRA Science & Impact, 18 décembre 2013.http://www.inra.fr/Grand-public/Alimentation-et-sante/Tous-les-dossiers/Metagenome-intestinal (consulté le 5 novembre 2014).

(IV) David TJ. Adverse reactions and intolerance to foods. British Medical Bulletin, 2000, 56(1):34-50.