Vrac et zéro déchet : des options sécuritaires pour la personne allergique?

Le vrac et le zéro déchet sont en vogue ces temps-ci, mais ces options sont-elles envisageables pour la personne allergique?

Vous achetez des biscuits. Ils sont vendus dans une boîte. Dans cette boîte, on retrouve un emballage transparent permettant de conserver la fraîcheur. Les biscuits eux-mêmes sont placés dans un moule de plastique, histoire d’éviter qu’ils ne se brisent pendant le transport. Trois emballages, donc, pour un seul aliment.

Évidemment, il est possible de recycler certains de ces emballages. Mais selon les experts, une grande partie du contenu de notre bac de récupération n’est tout simplement pas recyclé. Malgré notre bonne volonté, force est de constater que nos actions n’ont pas toujours l’effet écologique escompté.

Afin d’offrir des options de rechange abordables et écologiques, de nombreux commerces alimentaires offrent aujourd’hui à leurs clientèles une section vrac. Des épiceries zéro déchet ont également pignon sur rue dans plusieurs villes québécoises. Mais ces options ne sont pas toujours adaptées à la réalité des personnes allergiques du fait qu’ils augmentent considérablement le risque de contamination croisée.

Pour en savoir plus sur la contamination croisée, cliquez ici.

Le mouvement zéro déchet présente néanmoins des avantages face auxquels on peut difficilement rester indifférent. Pour les personnes allergiques, il s’agira donc d’adapter la philosophie à sa situation, afin de s’assurer de ne pas compromettre sa sécurité.

Tendre vers le zéro déchet lorsqu’on est allergique

De manière générale, l’achat d’aliments en vrac est déconseillé aux personnes vivant avec des allergies alimentaires en raison du risque élevé de contamination croisée qu’implique ce type de produits. Il est tout de même possible de réduire son empreinte écologique et d’économiser en changeant ses habitudes de consommation, le tout en limitant le risque pour la personne allergique.

Voici quelques pistes à explorer :

  • Achetez en gros. De cette manière, vous économiserez au poids et limiterez la quantité de déchets dans votre bac de recyclage. Assurez-vous que les produits choisis sont exempts d’allergènes alimentaires en vérifiant, par exemple, la présence de la mention « Peut contenir » sur l’emballage. Au besoin, informez-vous auprès du fabricant.
  • Créez un groupe d’achats pour personnes allergiques. Si l’achat en gros ne vous convient pas parce que les quantités sont trop importantes, pensez à partager! Achetez en groupe de grandes quantités de produits sécuritaires soigneusement sélectionnés (farine, légumineuses, riz, etc.) et répartissez-les selon les besoins de chaque famille. En plus d’économiser sur le long terme et de réduire vos déchets, vous limiterez le gaspillage alimentaire.
  • Si vous êtes attirés par les commerces zéro déchet, posez des questions. Certaines épiceries zéro déchet font des efforts pour accommoder une clientèle allergique, par exemple en emballant les portions dès la livraison des produits au magasin. Sachez cependant que cette option comporte tout de même ses risques. Si vous décidez d’aller vers cette avenue, plusieurs aspects devront être éclaircis avec le propriétaire de l’épicerie choisie. Quels allergènes sont emballés sur les lieux? Quelles sont les mesures prises dans le commerce pour limiter la contamination croisée? Peut-on avoir accès aux étiquettes originales des produits? D’où proviennent les aliments? Comment sont-ils emballés? Ce type de gestion de risque est un choix individuel qui s’apparente à la décision de manger au restaurant, malgré ses allergies.
  • Optez pour des produits non alimentaires vendus en vrac. La plupart des épiceries zéro déchet offrent une gamme de produits non alimentaires : savon à main, savon à lessive, savon pour le corps, shampooing, revitalisant, etc. Vous n’avez qu’à faire votre choix, mais n’oubliez pas de vérifier les listes d’ingrédients au préalable.
  • Évitez les produits transformés et privilégiez le « fait maison ». Sortez les recettes de vos grands-mères et faites des conserves en compagnie de vos meilleurs amis (coulis de tomate, ketchup maison, cornichons, confitures, légumes étuvés, etc.). Il est également possible de préparer ses propres aliments, par exemple le lait d’amande, lait de soya (ou autres selon votre allergie) le yogourt à base de lait végétal. En plus de réduire les déchets, ces recettes vous permettront d’économiser!
  • Privilégiez les fruits et légumes frais vendus individuellement. Évitez les légumes présentés dans des plateaux (même biodégradables ou recyclables) qui imposent l’achat d’une quantité prédéterminée. Au besoin, demandez l’assistance d’un commis d’épicerie.
  • Optez pour des produits locaux. Vous limiterez ainsi le transport (et la pollution qui en découle!) et le suremballage. Pensez à visiter les marchés locaux, mangez des fruits et des légumes de saison et privilégiez des produits non alimentaires fabriqués par des entreprises locales. Vous en sortirez gagnant.
    Bref, consommez différemment, en misant sur les 5 R : refuser, réduire, réutiliser, recycler et composter (en anglais : refuse, reduce, recycle, reuse, rot)!

Des efforts pour accommoder les personnes allergiques

Récemment, Alexandra Romero a contacté Allergies Québec pour informer des mesures mises en place dans son commerce dans le but d’accommoder les personnes vivant avec des allergies alimentaires. La jeune femme est propriétaire de L’épicerie futée, située à Bromont, qui se spécialise dans la vente de produits bios, écologiques, éthiques et naturels. Une bonne partie de ces produits est vendue en vrac.

Les mesures en place dans l’épicerie misent en grande partie sur une réduction de la manipulation des aliments. Par exemple, certains produits sont préemballage en magasin par les employés. « J’emballe moi-même les arachides, souligne la propriétaire. Je sais donc exactement ce que j’ai aseptisé et quels sont mes outils. »

Aussi, les clients allergiques peuvent demander que les aliments qu’ils désirent acheter soient emballés spécialement pour eux, et ce, dès leur arrivée au magasin. « On ne peut pas garantir l’absence de contamination dans nos produits, souligne la propriétaire, mais on fait le plus grand effort au monde pour limiter le risque de contamination. »

Évidemment, l’adhésion au mouvement zéro déchet se veut une décision personnelle pour la personne allergique. En dépit des recommandations relatives à la contamination croisée, le choix dépendra de l’individu et de son niveau de confort face à un risque potentiel.

Quoi qu’il en soit, les options sont nombreuses pour réduire son empreinte écologique et ses dépenses. Il faut cependant être prêt à y consacrer temps et énergie afin de limiter le risque.

À quand la première entreprise d’achat en vrac sans allergènes prioritaires? Pensez-y!

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