Le point sur la mention « Peut contenir »

Par Katia Vermette, rédactrice

Bien qu’elle ait pour objectif de permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés en matière d’alimentation, la présence de la mention « Peut contenir » est souvent source d’inquiétudes pour la personne vivant avec des allergies alimentaires. Voici donc quelques précisions sur le sujet.

Le fabricant d’un aliment préemballé doit assurer la sécurité de son produit

De par la loi, tous les fabricants d’aliments préemballés sont tenus de produire des aliments sécuritaires pour les consommateurs : l’étiquette d’un produit doit refléter la réalité de son contenu. Ainsi, si un aliment contient un allergène alimentaire donné, le fabricant doit informer le consommateur, soit directement dans la liste des ingrédients, soit immédiatement en dessous de cette dernière en utilisant la mention « Contient ». De la même manière, le fabricant pourra utiliser la mention « Peut contenir » s’il existe un risque de contamination croisée par un allergène alimentaire lors de la fabrication d’un produit préemballé.

Décider d’apposer ou non la mention « Peut contenir » sur un produit préemballé

Il n’y a pas d’obligation légale entourant l’utilisation de la mention « Peut contenir ». Les fabricants jugent donc eux-mêmes de la nécessité de l’utiliser. Ils sont toutefois dans l’obligation de produire des aliments sécuritaires pour le consommateur. Et un aliment sécuritaire pour la personne qui vit avec des allergies alimentaires est exempt d’allergènes.

De cette manière, s’il subsiste un risque de contamination croisée par un allergène malgré l’application de mesures visant à l’éliminer, le fabricant apposera la mention « Peut contenir » afin d’assurer la sécurité de son produit. Il faut cependant faire attention : son utilisation doit être justifiée et ne doit pas viser à soustraire le fabricant aux normes de fabrication alimentaires.

Vérifier la pertinence de l’utilisation de la mention « Peut contenir »

Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, l’utilisation de la mention « Peut contenir » est surveillée. Au Canada, il revient à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et au Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) d’inspecter les fabricants d’aliments transformés. Les inspecteurs ont notamment la responsabilité de s’assurer que l’étiquette des aliments préemballés reflète la réalité.

Ainsi, s’il existe un risque réel qu’un aliment puisse être contaminé par un allergène alimentaire, l’inspecteur s’assurera que la mention « Peut contenir » figure sur l’étiquette du produit. Si ce n’est pas le cas, le fabricant devra immédiatement cesser de produire et de distribuer le produit concerné et y apposer la mention. Le produit pourrait même faire l’objet d’un rappel, ce qui entraîne des coûts et une atteinte à la réputation du fabricant.

Dans le cas contraire, c’est-à-dire s’il n’y a aucun risque réel de contamination et que le produit porte tout de même la mention « Peut contenir », le fabricant devra la retirer lors des impressions subséquentes de l’emballage.

En conclusion, bien qu’aucune politique claire ne régisse la mention « Peut contenir », l’industrie est de plus en plus sensibilisée à la réalité des allergies alimentaires. Et, même si le nombre d’inspecteurs de l’ACIA et du MAPAQ n’est pas suffisant, la présence possible ou réelle d’allergènes alimentaires dans les aliments préemballés est de mieux en mieux identifiée et surveillée. De cette manière, le consommateur peut faire des choix éclairés et sécuritaires pour lui. Espérons que la tendance se maintienne!