6 choses à ne pas dire à une personne allergique

Par Katia Vermette, rédactrice

Même si les allergies alimentaires sont de plus en plus fréquentes aujourd’hui, nous ne vivons pas nécessairement tous avec cette réalité au quotidien. Voici donc 6 choses que vous devriez éviter de dire à une personne allergique.

Pauvre toi, comment tu fais?

Il s’agit certes d’une marque d’empathie, mais ce n’est pas du tout constructif pour la personne concernée. « Comme si c’était un choix! » nous dit Jasmine Carignan, qui souffre de la maladie cœliaque. « Les gens s’imaginent que je n’ai pas de vie parce que j’ai des allergies. Ils m’énumèrent tout ce qu’ils croient que je ne peux pas faire : les restos, les voyages, etc. ».

Ben voyons, ça ne se peut pas!

Ce genre de remarque, Mélanie Lesiège l’entend souvent. Elle est allergique aux cucurbitacées, soit les concombres, les courges et les melons. Eh oui! Une allergie peu commune! Et vu que l’allergie n’est pas fréquente, plusieurs doutent de sa réalité. Combien de fois lui a-t-on dit « les concombres, c’est juste de l’eau. Tu ne peux pas y être allergique! »

Mange-en juste un petit peu, ça ne peut pas être si grave!

Pour une personne allergique, le fait de consommer même des traces d’un aliment peut suffire à provoquer une réaction potentiellement mortelle. Lorsqu’on parle d’allergies alimentaires, il n’y a pas de risque à prendre, si petit soit-il.

Parfois, tout passe dans le regard des gens, sans même que la remarque ne soit formulée verbalement. Au restaurant par exemple, Mélanie doit parfois retourner son assiette parce qu’on y a mis des melons. « Même si je mentionne mon allergie lorsque je fais ma commande, on la prend plus ou moins au sérieux. On pense que je suis difficile ou capricieuse. Il m’est même arrivé de placer mon Epipen® bien en vue sur la table pour montrer que j’étais sérieuse. »

Aujourd’hui, les allergies se guérissent!

Oui, il peut arriver que les allergies alimentaires disparaissent d’elles-mêmes. Les jeunes enfants par exemple peuvent devenir tolérants à un aliment pour lequel ils réagissaient auparavant. Mais, dans la plupart des cas, les personnes allergiques devront faire face à cette réalité toute leur vie. Et quoi de plus fâchant que de se faire conseiller d’essayer l’hypnose ou des comprimés d’aloès pour induire un soi-disant état de tolérance?

Tu n’as pas suivi les recommandations de ton médecin?

Pour Isabelle Gélinas, maman d’un garçon de 8 ans allergique aux noix, aux arachides et aux crustacés, c’est inutile de lui rappeler qu’aujourd’hui, on préconise l’introduction hâtive des allergènes. « À l’époque où Adam est né, l’allergologue recommandait de ne consommer aucun des principaux allergènes », raconte Isabelle. « C’était la même chose trois ans plus tôt et ça avait visiblement fonctionné pour sa sœur, qui n’a pas d’allergies alimentaires. Mais Adam a quand même développé des allergies. Ça ne sert à rien de me dire qu’on aurait dû faire autrement ou de me culpabiliser après coup. »

Moi aussi je suis allergique

Cette réplique, on l’entend souvent en ce qui concerne l’allergie au lait. Encore aujourd’hui, plusieurs personnes confondent l’allergie au lait de vache et l’intolérance au lactose. Alors que la première peut être fatale, la seconde provoque certes quelques inconforts intestinaux, mais ne met pas la vie en danger. Même chose pour le gluten, dont la réputation est plutôt mauvaise ces derniers temps. Pourtant, ce n’est pas parce qu’on adhère à un régime sans gluten qu’on y est allergique ou qu’on souffre de la maladie cœliaque.

Alors, si vous connaissez des gens vivant au quotidien avec des allergies alimentaires, profitez-en pour leur poser des questions afin de mieux comprendre leur réalité. De cette manière, vous serez mieux outillé sur le sujet et faciliterez par le fait même leur quotidien!