Témoignage : Les voyages de Tuyet Quach

Tuyet est mère de deux enfants : l’un allergique au lait, au soya, aux œufs, au blé, à l’orge, au sarrasin, au seigle, au quinoa, au millet, au lin, au bœuf, à l’agneau, à la dinde, au sésame, aux noix, aux fruits de mer, au poisson, aux cerises, aux framboises, aux kiwis et à l’avocat et l’autre allergique à l’orge et au blé. Son fils aîné a été diagnostiqué allergique à l’âge de six mois.

Malgré une adaptation difficile, comme c’est le cas pour toutes les mamans non-familière avec les allergies alimentaires, elle a décidé de composer avec ces dernières plutôt que de les subir. Ainsi, elle ne s’est pas empêchée de voyager avec sa famille à Boston, Hampton Beach, Atlanta, Fort Lauderdale, Orlando ainsi qu’au Mexique.

Selon vous, quelle est la clé pour voyager sans stress quand notre enfant est allergique ?

La clé est sans aucun doute l’organisation. Je prépare toujours une liste des items à apporter et ce, longtemps à avance pour avoir le temps de la compléter et être certaine de ne rien oublier. Il faut également se préparer à d’éventuels imprévus. Et si notre enfant est assez grand, l’éduquer sur ses allergies est très important.

Et plus précisément, de quelle manière vous organisez-vous ?

Ce qui est indispensable est de toujours avoir une lettre de votre allergologue confirmant l’autorisation d’apporter de la nourriture et un auto-injecteur (quoique les agents aux douanes et à la sécurité de l’aéroport sont très compréhensifs lorsqu’ils voient que nous voyageons avec de jeunes enfants).

Ensuite, nous préparons un sac avec du savon à vaisselle, une éponge, un petit couteau en céramique muni d’un étui protecteur, une petite planche à couper, une casserole et un réchaud électrique. On peut aussi utiliser une poêle électrique.

Ensuite, nous apportons des ustensiles, du riz, des épices, des légumes et du poulet en conserve, du pain de marque Ener-G (fait à base de maïs, le pain brun est très moelleux), de la mayonnaise de marque Végénaise (celle sans soya nommée Earth Island), ce qui nous permet de préparer des sandwichs à la salade de poulet et quelques plats congelés pour les premiers jours de notre voyage.

J’imprime aussi une feuille incluant la liste de ses allergies de mes enfants en français, en anglais et dans la langue locale. Les débarbouillettes pour bébés accompagnées d’un peu de savon tout usage sont essentielles ! Elles sont parfaites pour nettoyer les mains, les chaises ou les tables.

Nous apportons donc une quantité supplémentaire de nourriture, nous localisons les épiceries d’aliments naturels à proximité de notre destination et nous apportons un dictionnaire permettant une traduction, en plus de sa liste indiquant les allergies.

À Disney World, situé à Orlando, mon fils a pu, pour la première et seule fois de sa vie, manger au restaurant. Le chef est venu nous rencontrer et a bien pris soin de nous. Je lui ai demandé de laver les ustensiles et les surfaces de cuisson pour éviter la contamination croisée, car mon fils est très sensible aux traces d’aliments allergènes. Tout a bien été !

Avez-vous senti de grandes différences par rapport à la prise en charge des allergies alimentaires dans les différents pays visités?

Au Mexique, c’était un peu différent à cause de la langue que nous ne maîtrisions moins. C’était pour nous un petit obstacle lorsque venait le temps de poser des questions ou de lire la liste des ingrédients. Nous ne connaissions pas non plus quelles étaient leurs normes d’étiquetage. Nous étions donc plus réticents à lui donner des produits locaux.

Que diriez-vous aux gens qui s’empêchent de voyager à cause de leurs allergies alimentaires ?

Mon fils a pris l’avion au moins 12 fois et même si j’apporte toujours avec moi mes papiers d’autorisation pour la nourriture et l’auto-injecteur, je n’ai jamais eu à les montrer. Les compagnies aériennes semblent être très compréhensives, surtout lorsque l’on voyage avec de jeunes enfants. Je conseille peut-être de commencer par un voyage plus près, au Canada ou aux États-Unis, où il sera plus facile de trouver ce qu’on aurait oublié à la maison. Et ensuite, on apprend avec l’expérience. Mon fils doit restreindre plus de 20 aliments au quotidien. S’il peut voyager, c’est possible pour tout le monde !