Identification des allergènes sur l’étiquetage

Lorsqu’on vit avec des allergies alimentaires, la lecture de l’étiquetage des produits de consommation est inévitable pour minimiser les risques de réaction, et ce, qu’il soit question d’aliments emballés et de breuvages ou de boissons alcoolisées.

Note : Pour faire le point sur les allergènes cachés dans d’autres types de produits, rendez-vous à la section Où se cachent les allergènes

Dans cette page:
Repérer les allergènes sur l’étiquetage des aliments >
La mention «PEUT CONTENIR» >
Quelques conseils >
Exemptions >
Synonymes des allergènes >
Réglementation sur l’étiquetage de la bière >
Réglementation sur l’étiquetage des vins >
Règlementation sur l’étiquetage des spiritueux >

Repérer les allergènes sur l’étiquetage des aliments

Pour éviter tout contact avec l’ingrédient qui déclenche une réaction, il est essentiel de lire les étiquettes chaque fois que vous achetez un produit. En effet, la liste d’ingrédients peut changer sans préavis. Il peut également être pertinent de lire l’étiquetage nutritionnel dans les deux langues, car des erreurs de traductions peuvent survenir.

La liste des ingrédients se trouve généralement près du tableau de la valeur nutritive des produits alimentaires. Elle peut aussi être inscrite sur l’un des côtés de l’emballage.

Au Canada, depuis 2012, la réglementation sur l’étiquetage oblige les fabricants à déclarer tous les ingrédients. Pour ce qui est des neuf allergènes prioritaires , les sources de gluten et les sulfites, ils doivent être identifiés par leur nom usuel :

  • directement dans la liste des ingrédients, par exemple : farine (blé), albumine (œuf), huile végétale, sucre, arômes

ou aussi

  • après la mention « Contient » à la suite de la liste d’ingrédients

Voici un exemple :

La mention « PEUT CONTENIR »

La mention « Peut contenir » n’est pas obligatoire selon la loi. Il s’agit pourtant de la seule mise en garde que les fabricants peuvent utiliser pour indiquer la présence accidentelle d’un allergène dans leurs produits. L’Agence canadienne d’inspection des aliments exige que de telles mises en garde soient exactes, claires et qu’elles informent d’un risque réel de contamination croisée .

La contamination croisée survient lorsque l’allergène ne fait pas partie de la liste d’ingrédients, mais se retrouve dans un produit en passant par une surface contaminée. Le risque augmente lorsqu’on utilise l’allergène dans la fabrication d’autres produits, dans la même usine, et ce sans prendre les multiples précautions nécessaires.
Selon la loi, la mention « Peut contenir » ne doit pas être utilisée dans le but de contourner les bonnes pratiques de fabrication.

Quelques conseils

  1. Lisez la liste d’ingrédients, du début à la fin, chaque fois que vous achetez un produit; la liste d’ingrédients peut changer en tout temps.
  2. Si possible, lisez la liste d’ingrédients dans les deux langues en cas d’erreur de traduction.
  3. Évitez l’achat de produits ou d’aliments n’affichant pas de liste d’ingrédients.
  4. Évitez les produits vendus en vrac puisque le risque de contamination croisée est important.

Notez que les produits non alimentaires ne sont pas soumis à la même réglementation que les produits alimentaires (par exemple, les vitamines, les crèmes à mains, les savons, les shampoings, les revitalisants, la nourriture pour animaux).

Communiquez avec le fabricant si un doute survient ou lorsque les informations disponibles sur l’emballage ne sont pas précises. Adressez-vous à la personne responsable du contrôle de la qualité de l’entreprise. Elle pourra vous renseigner sur les méthodes de production.

Exemptions

Les exigences en matière d’étiquetage ne s’appliquent pas à certains produits emballés. Voici les exemptions telles que déclarées par l’Agence canadienne d’inspection des aliments :

« (i) les produits préemballés, sauf les noix assorties, dont l’emballage se fait sur les lieux de vente au détail à partir du produit en vrac;
(ii) les aliments en portions individuelles servies par un restaurant ou par une autre entreprise commerciale avec les repas ou casse-croûte ou des aliments en portions individuelles préparées dans un dépôt de vivres et vendues au moyen de distributeurs automatiques ou d’une cantine mobile;
(iii) les viandes, sous-produits de la viande, volailles, viandes de volaille, sous-produits de la viande de volaille qui sont cuits à la broche, rôtis ou grillés sur les lieux de la vente au détail. [i] »

Notons toutefois que si le fabricant de tels produits décide, malgré son exemption, de lister les ingrédients, il est tenu de s’y conformer.

Synonymes des allergènes

La loi sur l’étiquetage stipule que le fabricant d’un produit alimentaire doit utiliser le nom usuel des 9 allergènes prioritaires, des sources de gluten et des sulfites sur l’étiquetage de son produit. Malheureusement, cette règle ne s’applique pas à tous les aliments pouvant causer une réaction. Pour ces aliments, il faut donc avoir à la main une liste des synonymes avant de consulter l’étiquetage nutritionnel.

Cette pratique peut également être pertinente lorsqu’on voyage ou qu’on nous propose un produit fait maison. De plus, d’autres produits de consommation courante (produits d’hygiène, médicaments, etc.) peuvent contenir des aliments. Notez bien que leurs fabricants ne sont pas tenus d’utiliser le nom usuel des allergènes utilisés. Consultez nos listes de synonymes au sein de chacun des dossiers sur les 9 allergènes prioritaires  ainsi que la section Où se cachent les allergènes

Réglementation sur l’étiquetage de la bière

Jusqu’à récemment, les normes d’étiquetage des allergènes alimentaires ne s’appliquaient pas à la bière. Mais le 12 avril 2019, des modifications ont été apportées au Règlement sur les aliments et drogues afin de mieux renseigner les consommateurs sur la présence d’allergènes alimentaires, de gluten et de sulfites dans ces boissons alcoolisées. Les fabricants de bière doivent depuis le 13 décembre 2022 se conformer à l’exigence suivante :

Les sources d’allergènes alimentaires, de gluten ou de sulfites dans la bière doivent être déclarées sur l’étiquette, soit dans la liste des ingrédients, soit dans une déclaration de sources d’allergènes alimentaires, de gluten ou de sulfite, c’est-à-dire dans une mention « Contient ».

Par contre, les fabricants de bières sont toujours exemptés de l’obligation d’afficher une liste d’ingrédients sur l’étiquette de leurs produits. Dans le doute, il est préférable de vérifier auprès du fabricant la présence d’allergènes alimentaires, de gluten ou de sulfites dans la bière que vous voulez consommer.

Réglementation sur l’étiquetage des vins

Les vins sont assujettis à la réglementation sur l’étiquetage des allergènes alimentaires. Ainsi, l’étiquette apposée sur la bouteille de vin doit identifier la présence d’allergènes alimentaires, lorsque le produit peut en contenir des quantités significatives. Il va de même pour la présence de gluten et de sulfites.

L’exception à la règle : les vins millésimés

Les vins sont dits « millésimés » lorsque tous les raisins ont été vendangés la même année, ce qui en fait des produits uniques qui peuvent demeurer plusieurs années sur les tablettes avant d’être vendus, puis consommés. Il devient donc difficile d’exiger aux fabricants de modifier l’étiquette de leurs vins lorsque ces derniers sont en magasin depuis plusieurs années.
Ainsi, contrairement à la plupart des vins, ceux qui sont millésimés et qui ont été produits avant l’entrée en vigueur de la réglementation sur l’étiquetage des allergènes alimentaires en 2012 n’y sont pas assujettis. Ils n’ont donc pas à déclarer la présence de sulfites ou d’allergènes alimentaires, et ce, même si le produit en contient.
Toutefois, selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments, si le fabricant de vin respecte les bonnes pratiques de fabrication, ce qui inclue par exemple une étape de filtration, son produit ne devrait pas présenter de risque pour les personnes vivant avec des allergies alimentaires, que le vin soit ou non millésimé. En ce qui concerne plus spécifiquement les sulfites, il est cependant raisonnable de croire que la plupart des vins millésimés en contiennent, en raison de la durée de conservation présumée de ces produits. Si vous réagissez aux sulfites, optez pour des vins biologiques ou pour ceux qui portent la mention « sans sulfites ajoutés ».

Règlementation sur l’étiquetage des spiritueux

Les sources d’allergènes alimentaires, de gluten et les sulfites ajoutés, lorsqu’ils sont présents en quantité égale ou supérieure à 10 ppm, doivent être déclarés sur l’étiquetage des spiritueux.

Cette exigence s’applique au bourbon whisky et aux boissons alcoolisées normalisées (rhum, vodka, gin, liqueurs, etc.). Elle s’applique également aux boissons alcoolisées non normalisées (cocktail (ex. : mojito), liqueurs à la crème, ouzo, saké, etc.) [ii].

Pour plus de détails sur la déclaration des allergènes sur l’étiquetage des produits, consultez L’Agence canadienne d’inspection des aliments.

[i] Agence canadienne d’inspection des aliments, Liste d’ingrédients et allergènes https://inspection.canada.ca/etiquetage-des-aliments/etiquetage/industrie/liste-d-ingredients-et-allergenes/fra/1628716222800/1628716311275, consulté le 25 juillet 2019.
[ii] Agence canadienne d’inspection des aliments, https://inspection.canada.ca/etiquetage-des-aliments/etiquetage/industrie/boissons-alcoolisees/fra/1624281662154/1624281662623?chap=16#c4, consulté le 15 juillet 2019