Allergie au lait de vache

Le lait de vache est listé parmi les allergènes prioritaires au Canada. Ce dossier sur l’allergie au lait rassemble ses particularités, des ressources ainsi que des facteurs auxquels il faut être attentif lorsqu’un nourrisson, enfant ou adulte vit avec une allergie alimentaire aux produits laitiers. Nous distinguerons les allergies IgE médiées des allergies non IgE médiées au lait et aborderons également des considérations nutritionnelles, lorsqu’on doit éviter le lait.

Dans cette page:Quelques données sur l’allergie au lait de vache >
Allergies au lait IgE médiées >
Allergies au lait non IgE médiées >
Aide-mémoire lait de vache >
    Termes pouvant indiquer la présence de lait
    Aliments constituant des sources probables et possibles de lait
    Sources possibles de lait dans les produits d’usage courant
    Substituer le lait dans votre alimentation
Considérations relatives à la nutrition lorsqu’il est question d’allergie au lait >
Recettes et ressources pour les personnes allergiques au lait >

Quelques données sur l’allergie au lait de vache

  • Le lait est l’aliment le plus souvent associé à l’allergie alimentaire chez le nourrisson et le jeune enfant.
  • L’allergie au lait de vache se développe la plupart du temps au cours de la première année de vie du nourrisson.
  • Cette allergie touche de 2 % à 4 % des jeunes enfants[i], [ii].
  • Jusqu’à 80 % des enfants allergiques au lait de vache développent une tolérance à l’aliment avant l’âge de 3 ou 4 ans[iii].
  • L’allergie au lait de vache est rare chez l’adulte, affectant moins de 0,5 % d’entre eux selon certaines études[iv].
  • Il existe 2 types d’allergies au lait de vache

L’allergie IgE médiée au lait

L’allergie IgE entraîne la production d’immunoglobulines de type E (IgE) par le système immunitaire.
Les IgE reconnaissent les protéines de lait de vache, ce qui entraîne la production d’histamine et l’apparition d’une réaction allergique pouvant mener à l’anaphylaxie. Le diagnostic est établi notamment à l’aide de tests cutanés et d’une analyse sanguine servant à mesurer la concentration d’IgE.

L’allergie non IgE médiée au lait

Ce type d’allergie n’entraîne pas la production d’IgE. Les symptômes apparaissent quelques heures après la consommation de lait de vache et comprennent entre autres des diarrhées et des vomissements violents et répétitifs. Le diagnostic est établi par exclusion d’autres causes et après avoir observé la disparition des symptômes suite à l’exclusion du lait de vache de l’alimentation.

AIDE-MÉMOIRE Lait de vache

AIDE-MÉMOIRE Lait de vache, en format PDF (0.5 Mo)
 
Allergies croisées avec le lait de vache
Lait de chèvre  et de brebis (risque de 90%)Bœuf (risque de moins de 3%)Lait de jument/âne (risque de moins de 5%)

Note: En raison d’un taux élevé d’allergie croisée entre le lait de vache , le lait de chèvre et le lait de jument, on recommande souvent à la personne allergique au lait de vache d’éviter ces deux autres laits. 

Il est possible d’observer une allergie au lait de soya concomitante à l’allergie au lait. Il s’agit la plupart du temps d’une allergie non IgE médiée. Ainsi, il n’est pas recommandé d’emblée d’exclure le soya de son alimentation lorsqu’on vit avec une allergie au lait de vache. 

Afin d’éviter les carences alimentaires, nous rappelons l’importance d’obtenir un diagnostic de votre professionnel de la santé, afin de ne pas exclure inutilement des aliments de votre régime.

Termes pouvant indiquer la présence de lait de vache
Caséinate (caséinate d’ammonium, de sodium, de calcium, de magnésium, de potassium)Lactalbumine et phosphate de lactalbuminePetit lait et concentré de protéines de petit lait
Bêta-lactoglobulineLactoferrine, lactoglobulinPetit lait sans lactose ou déminéralisé
Caséine hydrolyséeLactoseProtéines ovolactohydrolysées
Caséine, caséine-présureLactosérumSubstance laitière modifiée
Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation sur l’étiquetage des allergènes alimentaires de Santé Canada en 2012, il est interdit d’avoir recours à ces termes. Les fabricants doivent déclarer la présence de lait de vache dans la liste d’ingrédients, soit sur l’étiquette de leur produit, soit dans la mention « Contient ». Par contre, il est important de les avoir à l’esprit lorsqu’on voyage, car la réglementation varie d’un pays à l’autre. Dans certains cas, il peut aussi être utile de les connaître lorsqu’on nous offre des produits artisanaux ou fait maison.
Aliments constituant des sources probables de lait de vache
Aliments en pâte et fritsDesserts (ex.: flans, yogourts, crèmes glacées et poudings)Ragoûts, préparations congelées
Arôme artificiel de beurre ou huile de beurreFarine à haute teneur en protéinesSimili-beurre
AssaisonnementsFonds et saucesSirop d’érable
Barres chocolatéesFromage de soya (avec caséine)Sorbets
Bouillons et consommésGlaçage sur les produits de boulangerieSoupe-crème
Café aromatiséMargarineSoupes et préparations pour soupe, potages et crèmes
Caramel (le bonbon)Mélanges à boisson maltéeSubstitut de matière grasse, comm OptaTM et Simplesse*
CharcuteriesNougatSubstituts d’œufs
ChocolatPizzasSucettes glacées («popsicles» de tous types)
Colorant ou arôme de caramelPommes de terre (préparations instantanées, en purée et en gratin / ou Dauphinoises)Tartinades
Colorant à caféProduits de boulangerie et de pâtisserie, y compris certains types de pains, et préparations pour ces produitsTrempettes et sauces pour salade
Céréales, biscuits et biscuits salésPâtés et saucisses 
Aliments constituant des sources possibles de lait de vache
Certaines frites (ex.: préparées à partir de mélanges de pommes de terre ou de purée de pommes de terre ou assaisonnées)Certaines saucisses de Francfort, charcuteries et viandes transforméesCroustilles assaisonnées (ex. z à la crème sure et aux oignons)
Bonbons et barres de fruits et de céréales, par exemple ceux contenant du caramel ou du chocolatCires sur certains fruits et légumesThon en conserve, par exemple mélangé à d’autres ingrédients ou assaisonné pour en relever le goût
Aliments et repas congelés/déshydratésColorant à café non laitier 
Sources possibles, non alimentaires, de lait de vache
Aliments pour animaux de compagnieMédicaments et supplémentsVaccins
CosmétiquesProduits de beauté 
Note : pour savoir si les produits d’usage courant contiennent des protéines de lait de vache, il est important de bien lire les étiquettes et de contacter le fabricant. En effet, la réglementation sur l’étiquetage des allergènes alimentaires vise seulement les aliments préemballés et non les produits non alimentaires.
 
Ingrédients de remplacement nutritionnels et culinairesLait de vache: boisson de soya, boisson de lait, boisson de riz enrichie, lait d’amande, lait de coco, jus de fruits.
Yogourt: yogourt de soya, tofu mou, yogourt de lait de coco
Beurre: margarine sans produits laitiers, huile d’olive, huile de canola, huile de coco fondue, shortening végétal, beurre de cacao
 
 

*Les listes d’aliments et d’ingrédients présentées dans le tableau ne sont pas exhaustives et sont données à titre indicatif.

Sicherer, S. (2001). Clinical implications of cross-reactive food allergens. Journal of Allergy and Clinical Immunology, 108 (6), 881-890. DOI 10.1067/mai. 2001.118515

Considérations relatives à la nutrition lorsqu’il est question d’allergie au lait

Le lait constitue une source importante de protéines, de glucides, d’acides gras essentiels, de calcium, de phosphore et de vitamines A et D. Les personnes allergiques au lait de vache doivent donc se tourner vers d’autres sources de ces nutriments pour combler leurs besoins.

Voici quelques points à prendre en considération en fonction du groupe d’âge.

Chez le nourrisson

Le lait, qu’il soit maternel ou une préparation commerciale, constitue la base de l’alimentation du nourrisson. Si le bébé présentant une allergie au lait est allaité, la mère pourrait devoir exclure de son alimentation les aliments contenant du lait, selon les recommandations de son médecin traitant.  En revanche, si le bébé allergique reçoit une préparation commerciale, il faut se tourner vers un produit spécialement conçu pour les bébés allergiques aux protéines de lait de vache. On parle par exemple des préparations fortement hydrolysées ou de celles à base d’acides aminés. Consultez la section, Bébés et jeunes enfants

Note : contrairement aux préparations commerciales, les boissons de soya, de riz et d’avoine ne sont pas recommandées chez le nourrisson et le jeune enfant de moins de 24 mois, car leur contenu en nutriments est inférieur à leurs besoins de base.

Chez l’enfant et l’adulte

Lorsque l’enfant adopte une alimentation solide, il faut s’assurer qu’il comble ses besoins nutritionnels. Visionnez notre capsule à cet effet : L’allergie alimentaire pose-t-elle un risque pour l’état nutritionnel de l’enfant? Chez la personne allergique au lait de vache et chez la mère qui allaite un enfant allergique au lait de vache, il faut porter une attention particulière, entre autres, à l’apport en calcium et en vitamine D, afin d’éviter les carences.

  • Quelques aliments riches en calcium : tofu, haricots noirs, lentilles, pois chiches, jus d’orange enrichi, brocoli, chou vert, houmous, amandes, poisson en conserve avec arêtes.
  • Quelques aliments riches en vitamine D : œufs, saumon, hareng, sardines, huiles de poisson.

Note : en présence d’une allergie au lait de vache, il est fortement recommandé de consulter une nutritionniste afin de s’assurer que l’alimentation comble tous les besoins nutritionnels de la personne.

Quelques recettes et ressources pour personnes allergiques aux produits laitiers

Recettes

Ressources

[i] Association des allergologues et immunologues du Québec. (2016). Allergie au lait. Repéré à http://www.allerg.qc.ca/Information_allergique/3_3c_lait.html

[ii] Santé Canada. (2016). Lait — allergène alimentaire

[iii] World Allergy Organization. (2012). Cow’s milk allergy in children. Repéré à http://www.worldallergy.org/professional/allergic_diseases_center/cows_milk_allergy_in_children/

[iv] Fiocchi, A. (2010). Diagnosis and Rational for Action against Cow’s Milk Alergy (DRACMA): A summary report. Journal of Allergy and Clinical Immunology, 126(6), 1119-1128. DOI 10.1016/j.jaci.2010.10.0